Evolution du nom de la commune
651: Columnae vicus pour St-Péravy et ager columnensis pour Coulemelle dans une charte, de Leodebodus, abbé de Saint-Aignan à Orléans à l’église Notre Dame de Fleury-sur-Loire. (2)
Xème siècle (avant 1008) : villa cui Calumpna nomen est (Aimoin, moine de Fleury-sur-Loire, mort peu après 1008, dans son Historia Francorum) Il faut rectifier Calumpna, graphie médiévale de columna (voir Dom Bouquet, Historiens de France, t. III, p. 46) (3 et 5)
XIIIème siècle : Parrochia sancti Petri Avi (cartulaire de Saint-Avit d’Orléans, p. 136) (3)
1209 : in decima vie Columbe ad Sanctum Petrum Aviti (sic) (cartulaire de Notre-Dame de Beaugency, p. 140-141) (3)
La traduction donnée « chemin de Colombe à Saint-Père-Avi » des mots « decima Vie-Columbe ad sanctum Petrum Avili » semble fautive. La préposition ad ne peut être prise ici que dans le sens de à (apud). Du reste, dans la table la même charte est intitulée : « sancto Petro-Avili vie Columbe ». Il s’agit donc ici d’un lieu ou d’un terroir appelé Via-Columba, et situé dans la paroisse de Saint-Péravy.(V. de Vassal, Légendes de l’Orléanais, notes, p. 133 et suiv.) (6)
1369-1370 : Sanctus Petrus in via Columbe (Pouillés de la province de Sens, p.327) (3)
1451: Sainct Père a Vy (Archives Nationales-JJ 185, n° 183, fol. 139).(7)
1479: Saint Pere Avy la Colombe, (Archives Nationales-JJ 205, n° 239, fol. 134)(7) qui signifie ici littéralement « Saint Pierre au village (ad vicum) de la Colombe ».(2)
1480 : Saint Pere a Vy La Colombe (Archives Départementales du Loiret-B 87, archives de l’Hôtel-Dieu d’Orléans, B87) (4 et 3)
1486-1487 : Sanctus Petrus in via Columbe (Archives Départementales du Loiret, A1097) (3)
1578 : Sainct Pere Avy la Coullombe (Archives Départementales du Loiret, G, compte des décimes de l’évêché d’Orléans) (3)
1740: Saint Peravy la Coulombe, (Bibliothèque Municipale d’Orléans, Manuscrit 995, fol. 223).(7)
an VIII 1799-1800) : Péravy (archives du Loiret, S, route d’Orléans à Saint-Malo) nom révolutionnaire (3)
XVIIIe s.: Saint Père a Vy, (Carte de Cassini).(7)
Février 1794 (pluviôse an 2): Péravy, (Délibération du Conseil Général de la Commune, application du décret du 16 octobre 1793 = 25 vendémiaire an 2).(7)
Note : on constate que certains clercs, ignorant la forme primitive du toponyme, ont traduit vy par via ; ce qui est absurde, puisque via = voie, et non vi ou vy ; d’autres ont cru y reconnaître le nom d’un saint honoré dans la région sanctus avitus ( saint Avi ou Avy, écrit à tort aujourd’hui saint Avit) (4). Pour Jacques-Henri BAUCHY, le nom « Avy » de Saint-Père-Avit venait justement, du fameux Saint-Avit, évêque de Vienne, dont Sigismond avait suivi, en son couvent, la liturgie. (8)
BIBLIOGRAPHIE
1- Soyer Jacques – Les voies antiques de l’Orléanais – SAHO 1971
2- Soyer jacques – Le « columnae vicus » et l’ »ager columnensis » à l’époque mérovingienne – Orléans 1918
3- Jacques SOYER Recherches sur l’origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret –tome VII – Librairie Houzé 1943
4- Le Loiret – les 334 communes – Daniel Delattre, Emmanuel Delattre, Nathalie Delattre-Arnould
5- Editions Atlas – Orléans et les 1ers Capétiens
6- Mémoires SAHO Tome 161 – Cartulaire de l ‘abbaye de Notre Dame de Baugency (G. Vignat)
7- Article « Saint-Péravy-la-Colombe » de l’encyclopédie libre Wikipédia
8- Jacques-Henri BAUCHY « Histoires extraordinaires de la Beauce et du Gatinais »
: juxta Columnae vicum, … ex ipso agro columnensi (Recueil des Chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, par Prou et Vidier, t . 1,page 7) la copie porte Colomne et Colomnensi(3)
Histoire des Hameaux
Corfeu ou corfeux : de curvum fagum = le hêtre courbe.
Le substantif latin féminin fagus, passé masculin en latin populaire, désigne le hêtre, appelé en vieux français fou, mot qui pour des raisons d’homophonie, a disparu et a été remplacé par hestre, aujourd’hui hêtre, d’origine germanique. L’accusatif fagum a abouti dans les parlers de notre région à fai, fay, fau, feu, fou.
En 1946, la ferme comptait 9 habitants pour 1 ménage.
Evolution du nom:
Corfou, 1514 (A.D. 45-B 101, Hôtel-Dieu d’Orléans);
Courfeux, 1646 (A.D. 45-A 1064);
Corfeux, XVIIIe s. (Carte de Cassini);
Corfeu, dans les cadastres de 1825 et 1937.
Coulemelle : s’appelle Coulmelle, Coulemelle ou Coulimelle.
Etymologiquement, Coulemelle – en latin médiéval colomella – n’est que le latin classique columella (pour columnella) et signifie simplement « la petite columna ».
Coulemelle est une ancienne columnelle (= petite colonne); de columna (= colonne) + suffixe diminutif -ella. Ce nom de lieu rappelle généralement la présence d’une colonne érigée à l’époque gallo-romaine.
Il arrive fréquemment que deux agglomérations voisines portent le même nom, mais l’une, la moins importante, sous forme diminutive.
Si tel est bien ici le sens de columna, « colonne ou borne indicatrice de la limite des territoires de deux cités », on peut connaître l’époque à laquelle remonte le vicus columna : ce n’est qu’à la fin du IIIème siècle que Cenabum et son territoire, qui primitivement faisait partie de la civitas Carnutum et l’érection de la colonne marquant officiellement la nouvelle division administrative.
Columna paraît avoir été à l’époque gallo-romaine plus considérable que le bourg actuel de Saint-Péravy-la-Colombe. Le vicus s’élevait au croisement de voies antiques importantes : la voie d’Orléans à Châteaudun et la voie de Blois à Paris, qui traversait la Beauce presque en ligne droite.
Point remarquable du paysage, ce pouvait être, selon les cas, une borne routière sur une voie romaine ou une borne-frontière qui marquait la limite de deux fiefs ou de deux territoires.
Le mot peut également conserver le souvenir d’édifices disparus.
Une pointe de lance en bronze à douille creuse avec 2 trous de rivet (long. 0,19 m) a été trouvée vers 1914 dans un jardin à Coulemelle.
En 1946, le hameau comptait 153 habitants pour 44 ménages, ce qui représentait environ 30% de la population totale de la commune.
Evolution du nom :
Environ 1160 : Colomella (archives d’Eure-et-loir, abbaye de Saint-Florentin de Bonneval, H1047 – charte de 1160 environ)
1584 : Coulemelles (archives du Loiret, suppl. B12 : rôle de la noblesse orléanaise).
Coulemelle dans le dictionnaire des postes.
Coulmelle dans l’annuaire du Loiret.
Coulimelle : carte d’état major, carte du service vicinal.
La Cour du Bois (ferme): Pas d’indications historiques.
En 1946, la ferme comptait 3 habitants pour 1 ménage.
L’espérance: Elle s’appelle déjà par ce nom dans les cadastres de 1825 et 1937.
En 1946, n’était pas habitée et servait de rucher.
Frécul : Synonyme facétieux de Champfroid.
Latin campus, au sens de « terre labourable », a remplacé ager dans le latin populaire. L’accusatif campun a abouti en français du centre à Champ, parfois écrit cham ou chan quand il est employé comme un terme d’un toponyme.
La Jambe (ferme): Sur un acte antérieur à 1118, Guillaume de Mesmerand apporte à Saint Lazare de Châteaudun, où il est soigné pour la lèpre, le domaine de la Jambe (« la terre de la Jambe. Paroisse de Saint-Péravy-la-Coulombe », bulletin de la Société Dunoise, IV, 1881-1884, p. 142-143.)
En 1946, la ferme comptait 6 habitants pour 1 ménage.
Evolution du nom:
1740: La Jambe, hameau (B. M. d’Orléans, Ms 995, fol. 223);
Porte ce nom dans les cadastres de 1825 et 1937
En 1983, y est tourné le film « Canicule » de Yves Boisset avec Lee MARVIN, MIOU MIOU, David BENNENT, Jean CARMET, Victor LANOUX…
Ménil : Le bas latin Mansionile formé sur mansio à l’aide du suffixe –ilis, -ile, désignait d’abord un terrain propre à recevoir une maison. Il prit ensuite le sens du logis construit sur ce terrain et, plus spécialement, de petite habitation paysanne. Ce mot abouti en Français à Maisnil, puis Mesnil, et enfin Ménil.
De nombreux fiefs existaient sur le territoire de Saint Péravy. Celui du Mesnil a appartenu à Aignan de Saint-Mesmin, chambellan du duc d’Orléans et maître des garnisons de la maison de Louis XII – Ses descendants l’ont conservé jusqu’à la Révolution. Le château du Mesnil était du XVIème siècle
Actuellement c’est devenu une ferme et le pigeonnier est encore intact.
En 1946, le hameau, qui était répertorié comme ferme, comptait 16 habitants pour 3 ménages.
Nuisement : Littéralement « la chose nuisible ». Noisement, doublet de nuisement, signifiant dommage, tort, préjudice (en bas latin : nocumentum), a été créé sur le verbe latin nocere, en vieux français, nuisir.
En 1946, le hameau comptait 21 habitants pour 6 ménages.
Evolution du nom:
1171 In terra de Nosemento (cartulaire de Sainte Croix d’Orléans, p°28 et 153).
1646 Noisement (archives du Loiret, A1064, fiefs du duché d’Orléans).
Renneville: Cette appellation correspond à une ancienne villa gallo-romaine.
En 1946, le hameau comptait 30 habitants pour 8 ménages.
Saumery : Solimariacus, du gentilice Solimarius, formé sur le nom d’homme gaulois Solimaros ou germain Salumar. Saumery constitue donc l’héritière de l’ancienne Salumariacum ou Villa Salumarii.
Ce Salumar peut être un Germain qui avait émigré vers le IIIe-IVe s ou un guerrier franc arrivé dans la région vers le Ve ou VIe s. L’identification est d’autant plus difficile à résoudre que, pendant tout le Haut Moyen Age, du VIIe au Xe s., les Gallo-Romains eux-mêmes ont pris des noms germaniques, comme le voulait la mode de l’époque.
M. André Boucher a découvert à Saumery un habitat gallo-romain.
En 1946, le hameau comptait 32 habitants pour 12 ménages.
Evolution du nom:
1219: de Saumeriaco (cartulaire de Sainte-Croix d’Orléans, p°383, 387 ; n’a pas été identifié par les éditeurs)
1238: de Saumeriaco (cartulaire de l’abbaye de Voisins ; p°127)
1249: Saumeriaco (Toponymie générale de la France, Ernest Nègre,1991)
BIBLIOGRAPHIE
« Les noms de lieux du Loiret » – 1979 – Jacques Soyer
Nomenclature des hameaux, encarts et lieus dits du département du Loiret (2ème partie) INSEE 1946
Recherches sur l’origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret –tome VII – Librairie Houzé – 1943 – Jacques Soyer
Origine des noms de villes et villages – Loiret – Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak
Découvertes archéologiques dans la région de Patay in Bulletin de la SAHO Nouvelle série Tome V n°34 – André BOUCHER
[1] Société Archéologique et Historique de l’Orléanais